samedi 9 janvier 2016

La musique andalouse, pont culturel entre Tlemcen Et Grenade

 Les traditionnelles relations entre l'Espagne et le Monde arabe se développent de manière féconde et utile, au point de nous rappeler parfois la période de l'Espagne musulmane.En effet, des mairies espagnoles se sont jumelées avec celles du Monde arabe pour renforcer les liens historiques et renouer avec les relations séculaires entre leurs peuples. 

Ce rapprochement consolide la tradi tionnelle amitié sous de nouvelles perspectives et pour une meilleure compréhension, qui entretiendra et facilitera sans aucun doute une large coopération dans maints domaines. Dans cette perspective, les échanges culturels et sociaux constituent l'essentiel de cette nouvelle relation, qui, d'une part, élimine les préjugés et clichés qui sévissent encore dans les esprits, et, d'autre part, facilite le dialogue, multiplie les contacts et les reconnaissances. Ce jumelage entre villes arabes et espagnoles est nécessaire, voire indispensable aujourd'hui pour établir et asseoir de solides et durables liens de coopération et d'entente. 

Le jumelage de la ville de Tlemcen, en Algérie, avec la ville andalouse de Grenade, en Espagne, reflète l'aspiration de nombreux responsables locaux et autorités nationales, qui voient dans ce rapprochement non seulement des retrouvailles d'un passé lointain, parsemé de rapports historiques et culturels, mais aussi, à n'en point douter, de grandes affinités sociogéographiques. Cette ressemblance entre Tlemcen et Grenade saute aux yeux et représente pour tous ceux qui les ont visitées et connues jadis et aujourd'hui une action louable, significative et digne d'intérêt. 

Ainsi, la beauté et la magnificence de Grenade sont projetées sur Tlemcen, et notre visite et notre présence aujourd'hui dans cette prestigieuse ville signifie aussi le retour au berceau de notre civilisation, retour qui se traduira par une semaine culturelle, en vue de vous donner un avant-goût et une authentique illustration des incontestables attaches et affinités historiques, sociales et culturelles qui relient Tlemcen et Grenade. 

Si mon collègue, le professeur Hadjiat, vous a parlé des relations historiques et culturelles entre Tlemcen et Al-Andalous, c'est pour mieux souligner et mettre en exergue les traditionnels et permanents contacts et échanges qui existaient à cette époque-là et notamment avec Grenade. 

Pour cela, mon intervention portera sur la musique andalouse de Tlemcen et ses rapports avec Al-Andalous en général et Grenade en particulier, et même si je ne suis pas spécialiste dans la matière, je vous parlerai de cette musique que nous chérissons et aimons énormément, aussi bien les jeunes que les vieux, puisqu'elle représente une partie de notre histoire, de notre identité et de notre patrimoine culturel. 

A Tlemcen, dénommée ville d'Art et d'Histoire, il existe un profond et traditionnel attachement à la musique andalouse. I1 y a plus de dix associations ou groupes musicaux reliés étroitement à cette musique, à tel point que leurs dénominations revêtent une connotation réelle et très significative avec l'Andalousie, Grenade, telles que l'association "Ghernata de Tlemcen", "Nacim Al-Andalous", "Riad Al-Andalous", "El-Cortobeya, etc. La création périodique du Festival national de musique andalouse à Tlemcen, depuis déjà plus d'un quart de siècle, dénote, on ne peut mieux, cet intérêt culturel et artistique des citoyens pour cet héritage andalou. Au Festival de l'an dernier, se sont présentées plus de 27 associations, ce qui prouve clairement l'attachement et l'amour chaque fois plus grands des citoyens pour cette musique classique andalouse, dont l'origine lointaine nous vient de l'Espagne musulmane. 

Evidemment, il est nécessaire de rappeler ici que la grande révolution de la musique arabe se produisit en Espagne durant le Califat de Cordoue, avec les théoriciens comme Alfarabi et musiciens tels que Ziryab, auteur, compositeur et probablement le plus célèbre de toute la musique arabe. (1) Le nom de Ziryab apparaît de manière unanime, nous affirmait l'écrivain Felix Grande, tandis que l'érudit et grand arabisant Emilio Garcia Gomez signalait qu'avec ce musicien du Xe siècle, "arrivèrent en bande les chansons orientales aux lointaines origines gréco-persanes, qui ont été la matrice mélodique de notre musique nationale". Dozy, dans son Histoire des Musulmans en Espagne, relate comment Abderrahman II "se complaisait à l'écouter (Ziryab) parler d'histoire, de poésie, de sciences et d'arts, parce que ce musicien extraordinaire possédait de riches connaissances, qui en plus était un excellent poète et connaissait par cœur la lettre de dix milles chansons".





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